Philippe LalannePhysicien, nanophotonique
Philippe Lalanne est physicien, directeur de recherche au CNRS. Opticien d'adoption, il est spécialiste de l’électrodynamique des nanostructures. Ses premiers travaux avec Pierre Chavel à l'Institut d'optique d‘Orsay ont porté sur des machines optoélectroniques dédiées à la mise en œuvre de réseaux de neurones opérant par recuit simulé à cadence vidéo. Après une année sabbatique à l’Institute of Optics (Rochester), il a entrepris des travaux dans le domaine de l’optique diffractive. Au Laboratoire Charles Fabry (LCF, CNRS/IOGS) à Palaiseau, il a ensuite conçu les premières metasurfaces de grandes efficacités, donné les règles de conception des microcavités à cristaux photoniques à grands facteurs de qualité et expliqué le rôle des plasmons dans la transmission optique extraordinaire. Au Laboratoire photonique, numérique et nanosciences (LP2N, CNRS/IOGS/Université de Bordeaux) situé à l’Institut d’optique d’Aquitaine (Talence), il étudie aujourd’hui le couplage dissipatif non-Hermitien de la lumière avec les nanorésonateurs et les propriétés des métasurfaces optiques désordonnées. De 2018 à 2022, il a dirigé le GDR Ondes. Il est éditeur associé pour la revue Optica et est fellow de l’IOP, SPIE et OSA.
Conception de perceptions visuelles reposant sur des nanostructures à fort indice : ou comment créer de nouvelles apparences avec la physique des métasurfaces désordonnées (UNSEEN).
La nature offre de belles apparences produites par l'interaction de la lumière avec des nanostructures. Il suffit de penser à l’iridescence des fines couches de mélanosomes des ailes de papillon ou du plumage des oiseaux. En laboratoire, les scientifiques peuvent imaginer et élaborer des systèmes introuvables dans la nature. Ainsi, qu'elles soient désordonnées ou minutieusement organisées, les métasurfaces composées d’ensembles de nanorésonateurs offrent de nombreux degrés de liberté. Ceux-ci sont étudiés à trois échelles différentes. À l'échelle nanométrique, une multitude de formes et matériaux d’indice élevé peut être utilisée pour contrôler les résonances des méta-atomes. À l'échelle de la longueur d'onde, les nanorésonances peuvent être enrichies par hybridation de modes. À l’échelle méso, une combinaison d'interactions électromagnétiques à courte et longue portée produit des interférences compliquées. Cette physique riche est absente des morphologies naturelles à faible indice. Dès lors, on est en droit de se demander si elle peut offrir des apparences visuelles inédites. C’est l’ambition du projet UNSEEN qui pourrait avoir des retombées dans de nombreux domaines comme par exemple les revêtements pour les beaux-arts et arts appliqués.
Fonction
Directeur de recherche CNRS, Laboratoire photonique, numérique et nanosciences (LP2N, CNRS / Institut d'optique Graduate School / Université de Bordeaux)