Ada Altieri, lauréate du prix Jeunes Talents France L'Oréal-UNESCO Pour les Femmes et la Science 2020
Ada Altieri, post-doctorante au Laboratoire de physique de l'ENS (CNRS/ENS-PSL/Sorbonne Université/Université de Paris), est lauréate du prix Jeunes Talents France L’Oréal-UNESCO Pour les femmes et la science pour ses recherches dans les systèmes désordonnés. Créée il y a quatorze ans en partenariat avec l'UNESCO et l'Académie des Sciences, cette bourse vise à apporter un soutien spécifique aux femmes dans la recherche scientifique.
Initiée très tôt à la science par une femme, sa tante, ingénieure pour une entreprise électronique, Ada Altieri a construit sa carrière scientifique entre son Italie natale et la France, de l’université de Rome « La Sapienza », à l’École normale supérieure de Paris, en passant par l’université Paris-Saclay.
Pour cette chercheuse spécialisée dans les « systèmes désordonnés » – c’est-à-dire des systèmes avec un grand nombre d’entités interagissant de façon complexe dans un environnement désordonné – la physique est la clé d’une compréhension profonde et inédite des lois de la Nature et des mécanismes qui régissent l’univers, une plongée éclairante de l’infiniment petit à l’infiniment grand.
À travers des techniques sophistiquées de physique statistique, Ada Altieri veut donner une description théorique rigoureuse d’écosystèmes, qui concentrent un grand nombre d’espèces en interaction. Elle veut étudier les comportements collectifs et notamment démontrer une transition vers une nouvelle phase amorphe – similaire à celle observées dans les verres – qui pourra révolutionner notre compréhension de possibles scénarios écologiques. Ses travaux peuvent contribuer à répondre à des défis contemporains d’envergure, comme la gestion des mouvements migratoires, les effets de coopération dans les populations bactériennes ou la diffusion d’épidémies, en prévenant les points de basculement d’un écosystème.
À 29 ans, Ada Altieri conçoit la recherche comme une activité passionnante qui lui donne la formidable possibilité de grandir jour après jour, nourrie par un échange permanent d’idées et le sentiment de satisfaction pour pouvoir ajouter toujours une nouvelle pièce au puzzle de la connaissance.
Passionnée de sports nautiques et de photographie, la jeune chercheuse dit apprécier plus que tout « la rencontre avec l’altérité et l’inconnu ». Son plus grand rêve serait de devenir chercheuse permanente au CNRS, sans oublier de promouvoir la place des femmes dans le monde des sciences et de contribuer à surmonter les stéréotypes sexistes encore très répandus, notamment dans les « sciences dures ».