SOLEIL II entre dans sa phase de construction
SOLEIL II, le projet d’upgrade du synchrotron SOLEIL entre dans sa phase dite de construction en 2025. Cette modernisation doit rendre ses accélérateurs parmi les plus performants au monde dans sa catégorie tout en étant plus sobres en ressources. Le lancement de cette phase est marqué par une visite ministérielle du site le 14 mars 2025. Celle-ci montre l’engagement de l’État et des tutelles de SOLEIL, dont le CNRS, envers ce projet ambitieux de modernisation de cette infrastructure de recherche majeure.
Lancement de la construction de SOLEIL II
Le Synchrotron SOLEIL entreprend des travaux d’upgrade majeurs de ses installations afin de devenir SOLEIL II. Ce projet bénéficiera de l’expérience et du savoir-faire acquis par les équipes de l’infrastructure, ainsi que de récentes avancées scientifiques et technologiques, afin de construire l’accélérateur le plus performant au monde dans sa catégorie.
Le projet, débuté en 2020, entre dans une 1ère étape de construction pour mettre en place de nouveaux accélérateurs et un nouvel anneau de stockage, ainsi que pour adapter une dizaine de lignes de lumière. Cette étape se déroulera sur 6 ans pour un coût de 186 M€, dont 50 M€ déjà octroyé par le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche en 2024. Elle s’achèvera par une fermeture de l’installation pendant 24 mois pour effectuer les travaux, avec un retour des utilisateurs en octobre 2030. Elle sera suivie d’une seconde étape appelée « Vers la pleine performance » pour moderniser les 19 autres lignes de lumière, pour un coût de 123 M€.

Pour marquer avec les équipes de SOLEIL l’entrée dans cette étape de construction, un événement Un pas de plus vers SOLEIL II a été organisé le 14 mars 2025. Le Ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Philippe BAPTISTE et le député de l’Essonne Paul MIDY, accompagnés par les représentants des tutelles de SOLEIL Antoine PETIT (Président-directeur général du CNRS) et François JACQ (Administrateur général du CEA), ont été accueillis par Thierry DAUXOIS (directeur de CNRS Physique et président du Conseil de SOLEIL) et Jean SUSINI (directeur général de SOLEIL), qui leur ont fait une visite de l’installation avant leur prise de parole. La présence de représentants de ces institutions au plus haut niveau est un message particulièrement fort et encourageant pour l'ensemble du personnel de SOLEIL. Cet événement réaffirme donc le fort soutien du CNRS et du CEA à ce projet, ainsi que l’engagement de l’État envers SOLEIL II.
Qu’est-ce que le Synchrotron SOLEIL ?
Situé à Saint-Aubin dans l’Essonne, sur le plateau de Saclay, SOLEIL fait partie des Très Grandes Infrastructures de Recherche (IR*) françaises. Elle est constituée en société civile fondée et pilotée conjointement par le CNRS (72%) et le CEA (28%).
Le centre français de rayonnement synchrotron SOLEIL met à la disposition de la communauté scientifique nationale et internationale des instruments utilisant une lumière d’une intensité et d’une stabilité exceptionnelles. SOLEIL est utilisé annuellement par près 3000 scientifiques, dont 65 % viennent de laboratoires français, 33% de laboratoires européens, pour un total de plus de 4500 visites d’utilisateurs. Cette imposante infrastructure permet d’accélérer des électrons à haute énergie, de les faire tourner dans un anneau de stockage de 354 mètres de circonférence et ainsi de produire le « rayonnement synchrotron », une lumière extrêmement brillante. Utilisé par 29 laboratoires - ou lignes de lumière - disposés en périphérie de l’anneau, ce rayonnement permet aux scientifiques de mener leurs recherches pour des projets relevant de la physique, la biologie, la chimie, l’astrophysique, l’environnement ou des sciences de la Terre.

Un synchrotron plus sobre et plus performant.
Après cet upgrade, les accélérateurs de SOLEIL II seront parmi les plus performants du monde dans leur domaine d’énergie (autour de 3 GeV) en terme de taille et de divergence des faisceaux produits. Le domaine d’excellence de SOLEIL (rayons X mous et tendres) restera privilégié avec des faisceaux de lumière 100 fois plus brillants et plus cohérents. L’ensemble des lignes de lumière sera modernisé (optique, instruments et détecteurs) pour profiter au maximum des caractéristiques uniques de cette lumière. Cette modernisation permettra à l’infrastructure de répondre aux attentes de ses communautés utilisatrices, dans les domaines des matériaux avancés, de la santé, de l’énergie et de l’environnement.
SOLEIL II fournira une source de lumière unique, de l’infrarouge aux rayons X durs, qui permettra de réaliser des expériences jusqu’à 10 000 fois plus rapides avec une résolution bien meilleure. Ce gain en temps de mesure rendra possible l’étude de dispositifs en conditions réelles de fonctionnement, in situ et operando.

Conçu pour être sobre en termes de ressources, SOLEIL II conservera les bâtiments actuels, et proposera des accélérateurs et lignes de lumière profondément rénovés, accroissant ainsi ses performances et augmentant sa durée de vie d’au moins 30 ans. Cette modernisation des équipements doit aussi, plus de 20 ans après sa construction, réduire considérablement l’empreinte environnementale de l’installation. Par exemple, la nouvelle station de production d’eau glacée, permettant une économie de 80% sur la consommation d’eau potable, est déjà mise en service ; de plus le recours à des aimants permanents en remplacement des électroaimants permettra une réduction drastique (jusqu’à 40%) de la consommation électrique.