Hommage à Christian Bordé, directeur de recherche CNRS émérite

Hommage

L’Institut de physique a appris avec tristesse la disparition, le 30 août dernier, de Christian Bordé, physicien et directeur de recherche CNRS émérite au Laboratoire de Physique des Lasers (CNRS / Université Sorbonne Paris Nord).

Les travaux fondateurs de Christian Bordé ont couvert un vaste domaine qui s’étend de la spectroscopie atomique et moléculaire à haute résolution, à l’interférométrie atomique et à la métrologie. Il a été un pionnier dans l’étude de l’interaction lumière quantifiée-matière et un promoteur internationalement reconnu d’un système d’unités fondé sur les constantes fondamentales de la physique, le SI, dont la révision à l’échelle internationale a été effective en 2019.

Christian Bordé, entré au CNRS en 1968 où il a effectué sa carrière jusqu’à l’éméritat, a joué un rôle central au service de la communauté scientifique nationale et internationale. Il est notamment l’un des membres fondateurs du Laboratoire de Physique des Lasers de l’Université Sorbonne Paris Nord. Christian Bordé a par ailleurs conduit des travaux au JILA à l’Université du Colorado (USA), dans le cadre d’une longue et très fructueuse collaboration avec John Hall, qui obtiendra le prix Nobel de Physique en 2005.

Elu membre correspondant de l’Académie des sciences en 1997 puis membre en 2008, Christian Bordé a été un ardent promoteur des mesures de précision et de la métrologie, contribuant à la création du comité Sciences et Métrologie au sein de l’Académie des Sciences, afin de conduire une réflexion sur les unités de base du SI.

Chercheur visionnaire et physicien passionné jusqu’à la fin de sa vie, Christian Bordé a initié de nombreuses thématiques de recherche et inspiré toute une génération de chercheurs et chercheuses plus jeunes : ses travaux sur la stabilisation de lasers sur une résonance dite d’absorption saturée ont ouvert la voie à la spectroscopie atomique et moléculaire de précision. Il travaillait encore dernièrement à la finalisation d’une théorie très générale des interféromètres à ondes de matière et des horloges optiques, basée sur une nouvelle optique atomique relativiste à 5 dimensions, qu’il avait introduite.

L’institut de physique adresse ses plus sincères condoléances à sa famille, ses proches et ses collègues.