Aristide Lemaître
Epitaxie de semi-conducteurs : Aristide Lemaître reçoit la médaille d’argent du CNRS 2024
Aristide Lemaître élabore de nouveaux matériaux à base semi-conducteurs III-V pour répondre aux besoins de nombreuses équipes nationales et internationales. Ce directeur de recherche CNRS au Centre de Nanosciences et Nanotechnologies (C2N, CNRS / Univ. Paris-Saclay) est en effet passé maître dans les techniques d’épitaxie les plus avancées. Ses innombrables contributions lui valent de recevoir la médaille d’argent du CNRS 2024.
Si le silicium est souvent présenté comme le matériau phare des semi-conducteurs, il est loin d’être le seul de cette familles d’intérêt pour les technologies de l’information. Aristide Lemaître, directeur de recherche CNRS au C2Nest ainsi spécialisé dans les semi-conducteurs III-V, c’est-à-dire des cristaux à base d’atomes des colonnes III et V du tableau périodique.
Il fabrique des empilements de couches nanométriques, parfaitement cristallines, d’arséniures de gallium, d’aluminium ou d’indium, grâce à la technique de croissance dite épitaxiale. Ces sandwiches de semi-conducteurs aux propriétés contrôlées sont au cœur de nombreuses applications en l’électronique, et en photonique et technologies quantiques.
Avec ces couches nano et micrométriques d’une grande pureté, Aristide Lemaître épaule de nombreuses équipes de recherche dans leurs besoins extrêmement précis en hétérostructures semi-conductrices III-V. Au centre de nombreuses collaborations scientifiques, il est impliqué dans un très grand nombre de travaux et publications faisant l’état de l’art.
Au C2N, il a par exemple développé avec Pascale Senellart des boîtes quantiques en microcavité qui servent de sources de photons uniques et indiscernables. Ces travaux ont abouti à la création de la startup Quandela, à la pointe de l’écosystème français des ordinateurs quantiques. Il a aussi collaboré, toujours au C2N, avec l’équipe de Jacqueline Bloch sur le laser à polaritons et les cristaux polaritoniques. Il travaille actuellement sur des isolants topologiques et divers autres matériaux à fort couplage spin-orbite d’intérêt pour la spintronique.
Avec de telles contributions, difficile de deviner qu’Aristide Lemaître n’avait à l’origine pas choisi sa discipline. « L’armée n’avait pas voulu repousser mon service militaire le temps que je termine ma thèse, et je me suis retrouvé comme scientifique du contingent à Bagneux, explique-t-il. C’est là que j’ai rencontré l’épitaxie. Une fois mon doctorat obtenu, j’ai poursuivi cette thématique, entre autres, pendant deux ans à l’université de Sheffield, puis le CNRS m’a recruté précisément pour ces compétences. »